Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

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Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Du financement budgétaire au financement bancaire : une transition difficile (en toute liberté : liberté dz)

Publié par The Algerian Speaker sur 25 Mai 2011, 16:37pm

Catégories : #Editos : let's go

La loi des finances complémentaire (LFC) pour 2011 marque, de mon point de vue, un tournant dans la prise de conscience des limites du financement budgétaire pour soutenir durablement le développement. Avec un déficit budgétaire représentant le tiers du montant total des engagements il est clair que le recours à ce seul mécanisme pour financer le développement a atteint ses limites en termes de plafond et de durée. Cela même si le directeur général de la prévision au ministère des finances Abdelmalek Zoubeidi nous rassure en indiquant que le déficit réel du Trésor public ne dépassera pas 15% ,«ratio beaucoup moins important que les 33 ,9% prévue dans la LFC pour cette année ».
Aussi d’autres mécanismes devront être mobilisés rapidement et d’abord le financement bancaire et obligataire. Où en est-on alors en 2011 dans notre capacité réelle à utiliser de façon plus significative et plus structurelle le financement bancaire au profit des entreprises et du développement de manière plus globale. Je me propose, pour ce faire, de rappeler quelques contraintes principales qui limitent le recours aux ressources bancaires et à celles du marché obligataire. Ces contraintes majeures sont, me semble-t-il, de nature à la fois endogène et exogène au système bancaire.
Commençons par les facteurs endogènes. Le succès de l’implantation des systèmes de paiement de masse et de l’opération de normalisation des chèques ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Ainsi on peut illustrer cette situation par la lenteur et les difficultés récurrentes auxquelles sont soumis les promoteurs pour obtenir leur crédit d’investissement et d’exploitation. Cela renvoie en partie à ce que le délégué général de l’association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa,appelle la « sur pénalisation » des actes de gestion bancaires. La faiblesse de réactivité qui en résulte constitue un frein dans l’affectation des crédits, la gestion active des risques et la sécurité des financements bancaires. Cette dépénalisation de l’acte de gestion bancaire et de façon plus générale la dépénalisation de l’acte de gestion a été précisément le thème d’une journée d’étude organisée à Arzew le 19 mai 2011 par l’Organisation des avocats d’Oran et à laquelle j’ai été convié. La profondeur et la qualité des débats qui ont eu lieu entre les acteurs concernés (membres de l’appareil judiciaire et gestionnaires justiciables) témoignent du fait que les lignes vont probablement bouger dans ce domaine sensible.
Mais cela n’est pas le seul facteur de réactivité insuffisante du système bancaire ; j’en ai repéré deux autres s’agissant des causes endogènes. La première renvoie à la professionnalisation des organes de gestion et en priorité celle des conseils d’administration des banques. En l’occurrence il s’agit de choisir, dans la composition des organes sociaux, des hommes expérimentés et indépendants de sorte qu’ils puissent accomplir, en dehors de toutes interférences, et sous la seule contrainte d’efficacité, leur mission. Cela permettra aux banques publiques de faire un saut qualitatif en termes de gouvernance : passer d’une gouvernance de conformité à une gouvernance d’efficacité et de résultats. Cela est d’ailleurs valable pour l’ensemble des entreprises publiques.
Le second facteur est celui des gains d’efficience que peut apporter la formation. Pour le moment elle est insuffisamment généralisée. Pourtant l’exemple du succès obtenu par la mise en place de l’Institut supérieur de banque qui est devenu un centre d’excellence témoigne des progrès en termes d’efficacité dans le management bancaire. Ainsi pourquoi avoir attendu 2011 pour lancer la formation et le perfectionnement des cadres trésoriers, cambistes et chargés des opérations financières internationales ? Mais mieux vaut tard que jamais. Cette formation qui consiste en la mise en place d’une salle de marché pédagogique par l’ABEF et la société interbancaire de formation (SIBF) avec l’appui financier et technique de Citigroup et Citibank permettra de former des cadres financiers qui seront « des consultants pour les entreprises désirant entrer en Bourse ».
S’agissant des cause exogènes j’en ai noté pour ma part deux principales. La première est relative à l’environnement institutionnel et réglementaire des banques. Car si l’efficience du système bancaire est en soi un élément du problème en matière de climat des affaires, ce dernier influe en retour sur sa performance. C’est pour cela q’une stabilisation du cadre réglementaire en matière notamment de commerce extérieur et d’investissements étrangers est requise.
Deuxième élément : un rôle de soutien plus actif de la Banque d’Algérie. Cette dernière devra certes continuer de jouer son rôle de sécurisation du système bancaire et monétaire mais devra également s’orienter davantage vers l’objectif d’expansion de la place bancaire. Cette expansion concerne aussi bien l’élargissement du réseau bancaire que le niveau du volume de crédit offert à la communauté des affaires. Il s’agira pour la Banque d’Algérie d’accompagner davantage les banques primaires afin de les aider à transformer plus rapidement leurs excédents bancaires en investissements
Je souhaite conclure, pour faire le tour de la question, par l’autre face de la problématique celle du secteur réel. Ce dernier devra lui aussi proposer davantage de projets finançables au système bancaire, sachant que les taux d’intérêts et les ressources ne sont pas des contraintes. Mais cela est une autre question que la prochaine tripartite devra forcément prendre en charge.
M. M.

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